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Michel Houellebecq

Michel Houellebecq, Une jeunesse

Voir aussi mes articles intitulés Michel Houellebecq La carte et le territoire
                                                      Ennemis publics (Michel Houellebecq et Bernard-Henri Lévy)

 

« La vie ne m'intéresse pas assez pour que je puisse me passer d'écrire »

Michel Houellebecq - Libération du 2 avril 2013

 

  Portraits de Michel Houellebecq

 

Ecrire un texte biographique sur l'écrivain Michel Houellebecq tient de la gageure. Qui croire en effet de la mère ou du fils qui règlent leurs comptent par livres interposés ? [1]

Est-il né en février 1958 comme le soutient Michel Houellebecq ou en février 1956 comme l'affirme sa mère Lucie Ceccaldi. [2] En tout cas, elle reconnaît avoir délaissé son fils, l'avoir envoyé en Algérie pour qu'il soit élevé par ses parents. Elle vit aujourd'hui sur l'île de La Réunion où son fils est né. Après le divorce de ses parents, c'est son père, guide de haute montagne, qui reprend pratiquement par la force son fils pour le confier à sa mère Henriette Thomas née Houellebecq, militante communiste qu'il aimera beaucoup et dont il adoptera comme écrivain le nom de jeune fille. « La grand-mère Houellebecq était du genre prolétaire haineux », écrit sa mère Lucie Ceccaldi.

Il vit alors dans le village de Dicy dans l'Yonne puis à Crécy-la-Chapelle en Seine-et-Marne, interne au lycée de Meaux. Enfant ballotté donc qui semble expliquer un spleen infini qui le terrasse parfois. [3] 

 

Ses débuts dans la vie seront aussi difficiles malgré d'excellentes études. [4] Après avoir abandonné ses études cinématographiques à l'Institut Louis-Lumière, la naissance de son fils Etienne puis son divorce, il connaît une période de chômage qui débouche sur une sévère dépression nerveuse. Le succès va venir peu à peu non sans polémiques et déclarations fracassantes de l'écrivain.

   Le centre d'Almeria où a résidé l'écrivain

 En 2005 il écrit "La possibilité d'une île ", « j’habitais alors en Espagne, dit-il dans une interview, [5] le plus souvent seul avec mon chien, dans une résidence privée, protégée et située dans une station balnéaire hors saison. J’avais vraiment le sentiment étrange d’être coupé du monde, de vivre la situation de science-fiction que je décris dans le livre. Quand je quittais la résidence, c’était pour rouler sans fin sur l’autoroute. J’avais quitté le monde des humains... » Il va ainsi vivre en "exilé" pendant une dizaine d'années, d'abord en Irlande puis en Espagne à Almeria, [6] avant de revenir en France en décembre 2012 et d'habiter à Paris dans le XIIIè arrondissement.

 

Il publie ensuite un recueil de poèmes très intime intitulé "Configuration du dernier rivage" où il évoque ses souvenirs douloureux, notamment la difficulté relationnelle père-fils durant son enfance. Il reconnaît dans une interview à RTL en avril 2013 qu'il trouve « Un peu stupide de revenir en France » et que « La France a un don pour la dépression ». Il est devenu un "objet médiatique" et quand en 2011, il "oublie" de se rendre en Belgique pour présenter son dernier roman, c'est l'émoi dans le monde littéraire et médiatique, certains journaux titreront même sur la disparition de Michel Houellebecq qui était simplement resté en Espagne « loin de toute cette agitation. »

 

Il reste un homme partagé par la dualité de l'être humain qu'il reprend dans Les Particules élémentaires« ... Cette espèce torturée, contradictoire, individualiste et querelleuse, d’un égoïsme illimité, parfois capable d’explosions de violence inouïes, mais qui ne cessa jamais pourtant de croire à la bonté et à l’amour. »

  

Houellebecq en Irlande

 

Notes et références

[1] Lucie Ceccaldi, L'innocente, autobiographie, éditions Scali

[2] « M'accuser d'avoir truqué des actes de naissance alors que c'est lui qui se rajeunit de deux ans, allez savoir pourquoi... Petit con coquet en plus. » Lucie Ceccaldi

[3] Voir Michel David, La mélancolie de Michel Houellebecq, éditions L'Harmattan, février 2011, gencod  9782296542969

[4] Diplômé de l’Institut national agronomique Paris-Grignon

[5] Gérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 2005

[6] « On voit mieux la France quand on est à l'étranger, » dit-il dans la Voix du Nord en novembre 2010

 

* Voir dans la même collection Charles Baudelaire, Une jeunesse et André Malraux, Une jeunesse

* Bio Houellebecq

 

      

Lucie Ceccaldi, la mère

 

<<<<< Christian Broussas, Carnon-Mauguio, 27 septembre 2013 © • cjb • © >>>>>



22/09/2013
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